Objectif Censier refait l’année 2023 !

Top 3 des films de l’année 2023

Objectif Censier c’est d’abord une grosse équipe de cinéphiles réuni.e.s pour vous faire découvrir des œuvres, des genres et des réalisateur.rice.s en devenir comme établi.e.s ! À ce titre, nous voulions vous proposer un petit récapitulatif de l’année avec l’avis de nos cher.ère.s fidèles et passionné.e.s de cinéma. L’année 2023 nous a réservé de belles surprises niveau sorties ciné, replongeons nous dans nos souvenirs des douze derniers mois. 

C’est parti pour le top 3 d’Objectif Censier ! 

PHILIPP

Alors que 2023 va tirer sa révérence, il est temps de revenir sur mes trois merveilles cinématographiques de ces 365 derniers jours !

Killers of the Flower Moon de Martin Scorsese : C’est avec un enthousiasme fou que je me suis rendu à la projection le jour de la sortie du film ! Et autant vous dire que j’ai été happé par la fresque historique de l’un des réalisateurs les plus créatifs, ambitieux et cinéphiles de ces 50 dernières années ! Le caméo final, dans lequel Scorsese se met en scène pour nous conter l’épilogue de l’histoire et ainsi jouer avec le médium cinématographique, qui nous a tant habitué à un épilogue textuel sur fond noir, en est une belle preuve. Hormis les prestations réussies de Leonardo DiCaprio et de Robert De Niro, la performance à ne pas oublier est celle de Lily Gladstone, jouant la souffrance charismatique d’une femme trahie.

La passion de Dodin Bouffant de Tran Anh Hung : Ce film, que j’ai regardé avec une passion gourmande dès les premiers plans, est sans doute ma découverte cinématographique la plus inattendue de cette année qui se termine ! Il est rare de voir à l’écran les subtilités d’une relation amoureuse transmises à travers la préparation culinaire, riche et méticuleuse, qui devient finalement le personnage principal. La recherche de l’amour de l’autre passe avant tout par une créativité gastronomique phénoménale, notamment du point de vue visuel. Bref, à voir absolument !

Les feuilles mortes d’Aki Kaurismaki : Un univers fidèle à son réalisateur, un réalisateur fidèle à son univers. À la différence de La passion de Dodin Bouffant, si vous êtes même quelque peu familiers avec la filmographie du cinéaste finlandais, Les feuilles mortes ne seront aucunement surprenantes pour vous. Mais Aki Kaurismaki a toujours la faculté de nous émouvoir par des histoires très simples mettant à l’écran peu de personnages dans des films souvent courts (1h20 en l’occurrence). La Finlande représentée pourrait être celle de ses premiers succès cinématographiques des années 1990 ; seule la radio évoquant la guerre en Ukraine nous permet de nous situer en 2023. Ce ressenti temporel unique nous plonge dans un monde quasiment fantastique, sans repères concrets mais à la fois terriblement réaliste et touchant !

VIOLETTE

Omar la Fraise d’Elias Belkeddar

Le livre des solutions de Michel Gondry

Yannick de Quentin Dupieux

MOLLY

Afin de gagner du temps d’écriture, et VOUS faire gagner du temps de lecture, je vous présente mon top 3 sous forme de 3 bonnes raisons. N’est-ce pas renversant 🤯 ?

Trois raisons de voir Linda veut du poulet ! de Chiara Malta et Sébastien Laudenbach :

  1. Pour son animation par touches de couleurs, un choix de prime abord économique mais dans les faits d’une grande richesse
  2. Pour son histoire originale qui fait du bien, menée par une galerie de personnages touchants et drôles
  3. Car j’en profite pour refaire la promotion de mon article à ce sujet 😎. 

Trois raisons de voir Fermer les yeux de Victor Erice

  1. Pour son bel hommage au cinéma
  2. Pour la reprise du chant entre cowboys issu de Rio Bravo (je n’ai pas dit hommage au cinéma pour rien)
  3. Pour son ode à la mémoire et à la vie, vécue et hantée par le 7 art (aviez-vous compris que ça parle de CI-NÉ-MA ?)

Trois raisons de voir The Quiet Girl de Colm Bairéad :

  1. Pour la singularité d’un film irlandais (à voir obligatoirement en VO)
  2. Pour la beauté des images, des sons, de la lumière. Une beautiful visual slap quoi. 
  3. Pour voir un film qui embrasse le silence et qui parlera à tous les introvertis

Mention spéciale aux vices champions Mars Express, Unicorn Wars (sorti fin 2022) & De Humani Corporis Fabrica, ce dernier étant déjà bien présenté par Isaline plus bas !

MELISSA

Tár de Todd Field

Oppenheimer de Christopher Nolan (avec Cillian murphy❤)

Empire of Light de Sam Mendes

Mention spéciale à Mario Bros et Le Chat Potté 2 😀 

ISALINE

Dur dur dur de choisir des films pour l’année 2023, quand on a l’impression de ne pas en avoir vu assez ! Et aussi difficile de n’en citer que trois quand Youssef Salem a du succès (Baya Kasmi) était l’occasion de rire, Les Rascals (Jimmy Laporal-Trésor) de prendre une claque de violence sur les rapports humains et politiques, Atlantic Bar (Fanny Molins) d’entrer dans l’intimité d’individus du quotidien, Unrelated – ressorti (Joanna Hogg) de vivre un été tumultueux de nouveau en salle, About Kim Sohee (July Jung) de mélanger polar et féminisme, The Quiet Girl (Colm Bairéad) d’apprécier la douceur et la poésie, Les Filles d’Olfa (Kaouther Ben Hania) d’évoquer les rapports familiaux malgré un personnage central problématique ou encore pour Linda veut du poulet ! (Chiara Malta et Sébastien Laudenbach) d’assister à une course poursuite haute en couleurs. Il y a eu toutefois aussi : 

Le Règne Animal de Thomas Cailley : Ma surprise et ma plus belle rencontre cinématographique des deux dernières années, dépassant les frontières de 2023. Des sensations à jamais gravées dans mon cœur et mon expérience de spectatrice. Des thématiques universelles (la famille, les différences/la bizarrerie, la nature, l’adolescence et les premiers émois, etc.) évoqués dans un monde réaliste comme fantastique. Ce possible casse gueule est un chef d’œuvre, d’une beauté inouïe. Des musiques, des textures, des lumières, des paysages, … qui ne tarie pas d’humour pour autant. Plus qu’une envie : crier et pleurer encore, fort, ensemble ! 

Simple comme Sylvain de Monia Chokri : Comment légitimer les comédies romantiques ? En regardant ce film. S’il est bien sûr moderne sur sa présentation des relations amoureuses, profondément drôle ou bien enxore décomplexé sur les rapports à la sexualité, la relation amoureuse qui se noue amène à penser les nôtres. Comment ne pas parler, aussi, de son esthétique particulière, ses couleurs chaudes comme ses zooms à tout va. Simplicité et bonheur ne pourraient-ils pas rimer ensemble finalement ? Un gros coup de cœur, dont le premier visionnage m’a autant émue et amusée sur la durée que brisée sur sa fin, et pour ça, je n’en suis ressortie qu’encore plus impressionnée de l’expérience. 

De Humani Corporis Fabrica de Verena Paravel et Lucien Castaing-Taylor : Il en existe beaucoup des documentaires sur le milieu hospitalier, dont les magnifiques Etat Limite (Nicolas Peduzzi) ou La vie est immense et pleine de dangers (Denis Gheerbrant), pour ne citer qu’eux. Pourtant, les deux réalisateurs créent ici une expérience immersive dans le corps qui marque, elle aussi, pour toujours. Le dispositif propose un véritable voyage sensoriel, émotionnel dans des corps et opérations rendus visibles par la caméra. Choquant, éblouissant, répugnant ! Tout à la fois mais parce que ce rapport que doivent avoir les médecins au corps humain est important à voir sous ce regard. Et si les instants de dialogues ne manquent pas non plus, ils forment les moments sensibles du film, tragiques mêmes (cf. les scènes dans le service psychiatrique gériatrique). Si la vague provoquée par ce film ne me donne pas envie de le revoir de suite, je reste persuadée qu’il est nécessaire de le découvrir, pour ses propos comme sa forme. 

OCEANE

S’il ne faut citer que trois films marquants de l’année 2023, je dirais : 

  • Babylon, de Damien Chazelle car le film est fou et la performance de Margot Robbie n’a pas été assez applaudie. 
  • Killers of the Flower Moon de Martin Scorsese car j’attends chacun de ses films avec impatience et je ne suis jamais déçue (lien vers la critique)
  • Spiderman across the Spider verse, de Joaquim Dos Santos, Justin K. Thompson & Kemp Powers car le travail sur l’animation est tout bonnement incroyable. 

AODREN

Les filles d’Olfa de Kaouther Ben Hania : Le super festival de La Rochelle restera une de mes plus belles expériences 2023, et c’est aussi ici que j’ai entendu parler de Kaouther Ben Hania pour la première fois. Ca n’est néanmoins pas là bas que j’ai vu son nouveau film : Les filles d’Olfa. Dans ce documentaire sur l’histoire d’Olfa Hamrouni ainsi que sur ses filles, une mise en abîme astucieuse est utilisée. Des actrices ont été appelées pour reconstituer les scènes de vie de la famille à la place de Rahma et Ghofrane, les grandes sœurs de la famille qui sont parties. Mais une actrice est aussi présente pour remplacer Olfa (qui est quand même présente sur le tournage et voit donc une reconstitution de sa vie). Encore une fois, la frontière entre fiction et documentaire est floue chez Ben Hania et c’est ce flou qui nous permet de rentrer dans l’intimité des personnages, et qui nous permet d’être touché bien plus que la fiction ou le documentaire seuls ne pourraient le faire

Yannick de Quentin Dupieux : L’abîme, encore une fois, mais dans une forme différente. Nous assistons au tout début à une pièce de théâtre (d’une qualité discutable). Puis, un des spectateurs dans la salle décide de mettre des mots sur ses émotions et d’interrompre la représentation. En suit 1h10 de discussions, d’absurdes et d’évolutions jusqu’à la fin de la soirée où Yannick pète un plomb et fait sa propre pièce. Quentin Dupieux décide dans son nouveau long métrage, avec pas beaucoup de budget, de placer l’élément déclencheur le plus simple possible (Raphaël Quenard qui décide de parler) et de le laisser le faire intervenir tout au long du film, ce qui nous permet un enchaînement de scènes d’anthologies, dont le petit couple qui gère l’auto-école. Un des meilleurs Dupieux avec Au Poste.

About Kim Sohee de July Jung : Merci à mes parents d’avoir accepté que je vive sur Paris, pour apprécier des “petits” films encore diffusés dans un cinéma plus d’un mois après leur sortie. Car sans ça, je n’aurai jamais pu découvrir About Kim Sohee de July Jung. Adapté d’un fait divers survenu en 2016, ce film découpé en 2 temps montre d’abord la descente aux enfers dans un centre d’appels pour la jeune étudiante Sohee, jusqu’à son arrivée totale dans le monde des morts. Puis, nous suivons Yoo-Jin, une inspectrice qui va essayer de se renseigner sur la mort de Sohee et qui va découvrir le fonctionnement de son pays, en remontant les enfers et en se baladant dans les mêmes lieux que l’étudiante, où l’on peut y sentir les restes de son âme. Au final, Yoo-Jin restera dans cet enfer car elle ne peut rien y faire, car tout le système fonctionne ainsi. Et c’est peut être ce constat qui enfonce tout spectateur 6 pieds sous terre, qui donne au film sa puissance émotionnelle. 

PE

La fin de l’année quand on fait des études de ciné c’est le moment parfait pour se rappeler que des centaines de films sont sortis/resortis dans l’année et qu’on en a même pas vu 1%. Et dans ce qu’on a vu, on se souvient seulement de deux types de films : les très nuls et les très bien (selon nous). Maintenant Objectif Censier nous demande les meilleurs alors voilà les miens :

  • Mad God de Phil Tippet
  • Anatomie d’une chute deJustine Triet
  • Le Vourdalak d’Adrien Beau

NAWEL

2023 est encore une année riche en termes de sorties cinématographiques. Comme beaucoup l’ont souligné, il est impossible de tout voir, mais si tu dois voir trois films, voilà ceux que je te conseille !

  • Je verrai toujours vos visages de Jeanne Herry : Entrons dans les rouages de ce qu’on appelle la “justice restaurative” pour réaliser qu’afin de réparer ceux qui brisent, il faut aussi réparer ceux qui sont brisés. Jeanne Herry, après Pupille (2018), nous parle dans Je verrai toujours vos visages traite du traumatisme et de la guérison. Comment expliquer que l’intensité de ce film a plongé le public dans une introspection profondes, moi-même comprise ? La justice restaurative est présentée sous deux prismes : celui où le coupable est encore en cours de sanction et celui où le coupable vient de retrouver sa liberté. Pourquoi ne parle t-on jamais de ce qui se passe en prison ? Qu’ advient-il des victimes après une agression ? C’est à ces questions que tente de répondre Jeanne Herry avec empathie et sensibilité.
  • Avant que les flammes ne s’éteignent de Mehdi Fikri : Si ton frère mourrait demain assassiné par la police mais qu’il n’était pas un enfant de cœur, réclamerais-tu justice ou accepterais-tu cet état de fait ? Mehdi Fikri exploite son vécu en tant que journaliste responsable du dossier police-justice à L’Humanité. Il raconte l’histoire de plusieurs familles françaises dont l’enfant, le frère, le neveu, l’oncle leur a été arraché par la police. Son propos est découpé avec intelligence et empathie. Touché sans nul doute par toutes ces actualités qu’il a dû traiter, on ressent que le réalisateur est à la recherche d’une forme de justice. Il nous emmène suivre le quotidien d’une famille d’origine maghrébine vivant dans des quartiers populaires. On accompagne Malika (Camélia Jordona) qui veut que justice soit faite pour le meurtre de son petit frère, Karim. Bien au-delà d’un écho puissant à l’actualité, Mehdi Fikri tente de faire vivre une mémoire collective des violences policières. À la fin de son film, il nous rappelle la réalité dont il est question en passant des images d’archives évoquant ainsi vivement le souvenir de jeunes comme Zyed et Bouna, Adama Traoré ou plus récemment Nahel.
  • Spider-man : Across the Spider-Verse de Joaquim Dos Santos, Justin K. Thompson & Kemp Powers :  La suite tant attendue de l’impressionnant Spider-man : New Generations (2018) n’a fait que s’améliorer en termes d’esthétique et de technique. Une bande originale plus que mémorable nous emmène suivre les aventures de Miles, plus âgé, à travers le multiverse alors qu’il tente d’éviter que son père se fasse assassiner. L’appréciation de ce film réside notamment dans la qualité de son animation qui fait bouger les limites du créatif. Aujourd’hui un film ne se conformant pas à 100% à l’esthétique hégémonique peut aussi être un blockbuster et engrosser des millions. Laisse-toi porter par des graphismes époustouflants qui vont, à coup sûr, te surprendre de par leur conception et magnificence.

ANTONIN

Mon premier prix pour le film préféré que j’ai vu cette année revient au Règne Animal de Thomas Cailley. Je lui donne cette première place honorifique car ce film est  l’une des premières sorties françaises pour lesquelles j’étais réellement excité depuis mon retour en France, pour sa/ses prouesse/s de réalisation, écriture et sa rafraîchissante nature en général. Là où le premier regard me laissait apercevoir une fable à la Nicolas Vanier type L’École Buissonnière sur la nature et son peuple, avec un père qui emmène son fils dans son métier de je-ne-sais-quoi pour qu’il voie la beauté de la nature, je n’aurais pu être plus choqué après premier visionnage de la bande-annonce. 

Le film est un film que je qualifierais d’”endémique” dans l’idée qu’il est pré-apocalyptique, dans le genre d’un prequel d’un film de zombie que raconte comment la contamination s’est manifestée et propagée. Il pose un concept que je n’avais encore jamais vu réalisé dans un cinéma et que j‘attendais encore moins d’un film français ; cette idée bizarre, du retour littéral à la nature avec les humains, se métamorphosant pour reprendre des caractéristiques bestiales. Le meilleur exemple que j’y puis trouver dans la culture française est la pièce Rhinocéros d’Eugène Ionesco et on en est encore loin. Le scénario est intelligent, les designs sublimes, il y a des personnages secondaires très attachants et un jeu d’acteur impeccable de toute part, avec mention spéciale pour Romain Duris et Paul Kircher qui font toute l’âme du film. Plus que tout, le film possède une réalisation incroyable, et pourtant si familière, qui m’a fait comprendre que la réalisation de films français, au-delà des genres habituels reste un style unique qui mérite à être vu, car on ne le trouve pas ailleurs.

L’œuvre n’est pas non plus sans défauts avec un gore que je qualifierais parfois d’exagéré, un scénario trop dérivé du teen movie pour les premièrs actes du fils avec des moments trop prévisibles mais le film est non conventionnel, une brise de fraîcheur incroyable d’un réalisateur qui a encore beaucoup à nous montrer sans doute, et j’espère qu’il se trouvera être une étincelle pour mettre le feu aux poudres, pour plus de prises de risques et scénarios français originaux Et je lui adjuge ainsi cette place et recommande à n’importe qui de le voir, car je pense qu’il mérite d’être plus qu’un film « spécial » qui ne restera pas dans les annales.

Mais si l’on parle de perfection, pour l’année 2023, il n’y a pas meilleur choix bien entendu qu’Oppenheimer de Christopher Nolan, le grand boum (si j’ose dire) de l’été avec son partenaire de circonstances Barbie qui mérite bien sa mention amicale. Il n’y a en soi rien de nouveau, qui ne pourrait être dit ici sur le génie de création et d’écriture, qu’est/possède Nolan, mais après Dunkerque voici son nouveau film historique, cette fois son premier Biopic qui se porte sur cette Figure historique grise à la pipe et aux mille questions… et en fait une exécution parfaite. Bien que je doive reconnaître être plus favorable aux réalisations originales du réalisateur, il serait blasphème de ne pas reconnaître cette présente composition comme sa meilleure en date. 

L’histoire est prenante, les visuels mordants de beauté et la musique de Ludwig Göransson, qui avait pourtant un grand siège à remplir, accomplit parfaitement le travail en donnant au film, sa nouvelle identité musicale. Cillian “prononcé Kilian” Murphy, acteur fétiche de la collection de stars récurrentes de Nolan livre ici tout simplement sa meilleure performance pour ce premier rôle bien mérité qui est certain de devenir icônique lui-même. Peut-être même au-delà de son rôle jusque-là, signature, de Thomas Shelby, dans Peaky Blinders

Oppenheimer est un véritable magnum opus, une reconstitution de l’avant, pendant, et après d’un pan de l’histoire, dont les effets hantent encore la planète aujourd’hui. De l’arrogant (et brillant antagoniste) Lewis Strauss à l’illustre Albert Einstein, chaque figure historique se démarque de sa propre brillance, soit avec un acteur excellent pour l’incarner, soit avec une utilisation scénaristique fidèle et non négligeable, soit avec les deux. Ce n’est absolument pas une œuvre ou une idée que j’aurais vu venir à aucun moment, mais je dois admettre qu’il n’y aurait aucune meilleure personne que Nolan, pour achever cette histoire sans morale, ni complétion sur l’homme entre deux eaux, la mort destructrice du monde. U. Chef-d’œuvre, le seul film que je connaisse où les gens sortent de la salle en se taisant, et ça, ça veut tout dire.

Enfin, il reste bien sûr un troisième film (mais néanmoins dans mon cœur) que je ne me pardonnerai pas d’exclure de ce classement, c’est Spider-Man : Across the Spider-verse de Joaquin Dos Santos, Justin K. Thompson et Kent Power, mais surtout écrit par Phil Lord et Christoph Miller. Je suis un fan dévoué du duo Lord/Miller et de leur filmographie sans faux pas, alors même que j’avais huit ans quand La Grande Aventure Lego est sorti (toujours un chef-d’œuvre, inaffecté par le temps et qui demeurera toujours le film préféré du moi de 10 ans). Le premier volet était sorti de nulle part alors que je n’avais que 12 ans et a redéfini la personne que j’étais et suis, et si le génie de son animation et réalisation m’avait échappé à l’époque, je ne fus plus le même en 2023, à l’arrivée du deuxième volet que je guettais depuis longtemps. Et je dois reconnaître que même s’il ne doit y avoir aucun autre film pour lequel j’ai autant attendu, après cinq minutes de visionnage, j’étais déjà convaincu que chaque seconde m’avait été remboursée. 

Dès le premier acte « prologue » du film, il est clair que l’animation révolutionnaire du premier film n’a pas seulement été égalée mais dépassée vers des nouveaux sommets pour ce nouveau volet. Les personnages, pour lesquels il n’aura fallu que deux films pour s’inscrire dans la culture moderne sont géniaux, l’antagoniste, que j’ai hâte de retrouver dans le volet final, plus qu’autre chose, une surprise parfaitement exécutée, des musiques et des visuels qui, de même se placent parfaitement à la hauteur si ce n’est au-dessus de ceux du premier. Et pour un film en deux parties, je dois faire remarquer sa construction impeccable. Non seulement cette première moitié, se trouve déjà être le plus long film d’animation jamais créé, mais le film se dote de l’un des premiers actes les plus denses, longs, et complets que j’aie jamais vu. Presque la moitié du film en lui-même. Et je trouve ça très bien ! Pour une histoire qui s’apprêtait déjà à être étirée, elle semble déjà plus complète et véritablement « séparée » que la plupart des two-parters que je connaisse. Sans pouvoir être capable de généraliser, faute de multiples doublages, je donne néanmoins mes félicitations aux doubleurs/voix des versions originale et française, pour avoir parfaitement rempli leur tâche et de même aux très nombreux artistes, graphiques ou musicaux impliqués.

L’année 2024 s’annonce tout aussi prometteuse, nous vous donnons rendez-vous en décembre prochain pour un nouveau classement cinéphile ! 

Un article et un entretien menés par Violette Bourguignon, Océane Boyadjian, Antonin Cendre, Nawel Fékir, Mélissa Ouellet, Pierre-Emmanuel Pigot, Philipp Polishchuck, Molly Proctor, Isaline Riet–Lesieur et Aodren Roth

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