Retour sur l’Atelier Scénario de cette quinzième édition du festival

Retour sur l'atelier scénario (16/12/2022)

9H - 11H30 > Intervenant : Jérémy Maucour

Très investi et professionnel dans ses retours sur les scénarios des étudiants, Jérémy reprend ses notes écrites en amont lors de chaque échange avec le groupe – ou parfois avec seul l’étudiant porteur du projet. Il se présente au début de chaque intervention : il a fait une école de réalisation en 5 ans en Belgique (il en est sorti depuis 1 an et demi) où il a été amené à écrire plusieurs scénarios et projets.

Les scénarios, issus d’ateliers de réalisation différents, sont très variés et explorent des idées très diverses les uns des autres : l’évocation de souvenirs du passé via une musique, on explore un genre plus gore autour d’un dîner entre une femme et son mari, en passant par une course-poursuite de voitures… A l’écoute, Jérémy n’hésite pas à demander directement à l’étudiant.e de résumer son idée ou son intention au début d’un entretien, si celui/celle-ci n’est pas certain d’avoir pleinement saisi l’idée du projet.

Le timing d’une demi-heure pour chaque scénario a été respecté sans trop de difficultés. Si l’on sentait que certains projets auraient apprécié un petit temps d’échange supplémentaire, la demi-heure imposée semblait la durée adéquate pour la plupart des étudiant.e.s. Jérémy propose gentiment à l’issue de chaque échange que les étudiant.e.s lui envoient par mail une nouvelle version de leur scénario une fois celui-ci modifié.

Les derniers étudiants partis et les ateliers terminés, Jérémy fait un rapide bilan avec les modératrices Romane et Anna qui lui demandent un avis global sur l’atelier. Celui-ci s’inquiète tout d’abord d’avoir peut-être été parfois un peu brouillon dans ses retours – estimant que ses notes n’étaient pas très en ordre sur tel ou tel scénario en particulier. Mais les filles le rassurent : les étudiant.es témoignent en effet immédiatement de leur enthousiasme par messages à Romane et Anna après avoir bénéficié des retours du professionnel.

Le point de vue de Jérémy sur les différents scénarios est intéressant. L’intervenant trouve en effet les projets de qualité différentes, ceux-ci étant à des étapes d’avancées différentes également. A l’issue des échanges, les modératrices le remercient pour le temps consacré sur une matinée entière. Celui-ci répond que lors de ses études, d’autres ont pris le temps de le faire pour lui et que cela lui fait donc plaisir aujourd’hui de pouvoir rendre ce service à son tour.

Jérémy Maucour, réalisateur et scénariste

14h30 - 16h30 > Intervenante : Marion Defer

Pour l’atelier de l’après-midi, une nouvelle intervenante a aidé d’autres étudiants. Que cela soit en tête à tête avec un représentant ou en visioconférence avec le groupe au complet, Marion a su mettre à l’aise tous les étudiants. S’intéressant de façon individuelle à chaque création, elle les laisse s’exprimer tout en leur donnant un avis encourageant et sincère.

Même si elle a lu les scénarios en amont et en a pris des notes, les médiatrices de l’appel lui rappellent avant chaque nouvelle équipe à qui elle a affaire afin que chaque échange soit réellement unique et personnalisé. A chaque fois, Marion est très positive et pédagogue, elle répond patiemment à chaque question, donne son avis personnel tout en gardant en tête, quitte à le demander, l’avis propre des étudiants. Elle propose des améliorations et changements tout en rappelant que ce ne sont que des propositions et cela dans une ambiance intimiste et presque amicale qui met à l’aise les étudiants avec qui elle a de réels échanges. En proposant différentes façons de tourner les images, elle laisse l’étudiant libre d’y répondre et de le mettre à profit ou non.

En plus de parler directement du scénario, Marion s’intéresse à la suite du projet et ouvre le propos en posant des questions sur la mise en pratique de celui-ci : sur le casting, les décors, la mise en scène, les procédés audiovisuels, la façon dont les étudiants-réalisateurs pourraient tricher afin d’obtenir l’effet visuel voulu, la façon de diriger les acteurs etc. Elle semble très investie sur la prise de vie concrète du projet. Le but premier des courts-métrages n’est pas oublié, l’impression et la bonne compréhension des spectateurs est souvent discutée : comment et avec quels moyens être sûr que les informations soient bien données aux spectateurs ? Quelles sont les différentes interprétations possibles et sont-elles en accord avec le vœu des réalisateurs ? Certains scénarios contiennent également des fausses pistes aimées par Marion, en rendant cette fois-ci le spectateur actif et non passif. Avec les groupes de l’atelier Documenteur, elle parle notamment du risque de donner une tribune à ce que les réalisateurs voulaient à la base dénoncer et l’équilibre à trouver afin d’éviter cela.

Marion et les étudiants parlent également directement de l’histoire en elle-même, échangeant leurs avis sur l’imagerie de certains concepts comme les souvenirs, la mort, etc. Elle félicite régulièrement les étudiant.e.s pour leurs projets originaux et s’enthousiasme de l’hétérogénéité des fictions. Marion s’intéresse également à la création et l’invention des histoires, notamment avec les groupes les plus nombreux, en félicitant d’ailleurs l’un deux d’avoir réussi à se mettre d’accord en étant une équipe de cinq ;  elle ajoute qu’elle-même n’a jamais travaillé avec une équipe de scénaristes aussi nombreuse !

Afin d’enrichir les personnages et les rendre plus complexes, elle conseille aux étudiant.e.s de se prêter à l’exercice compliqué qui est de se mettre dans la tête du personnage, exercice qui permet de rendre l’écriture moins formelle et plus naturelle

Marion Defer, réalisatrice et scénariste

Marion conseille souvent d’enrichir les descriptions dans les scénarios comme les détails du décors ou les traits physiques des personnages. Elle conseille également généralement de réduire le temps de mise en place et d’introduction : cinq minutes c’est court, chaque minute doit être utilisée à bon escient ! Les étudiant.e.s apprennent également à mettre en relation les actions et paroles des personnages, le spectateur doit voir son caractère et le découvrir au fur et à mesure et ne pas seulement en entendre parler par d’autres protagonistes. En plus de cela, elle leur rappelle que la compréhension du spectateur reste la chose la plus importante et que n’ayant pas accès aux didascalies, ils doivent tout comprendre avec l’image.

Les étudiant.e.s et Marion échangent sur les retours qu’ils ont déjà reçu par leurs professeurs, ils en discutent ensemble et elle les élabore et complète.

Elle fait des parallèles entre les travaux des étudiants et ses propres projets ce qui leur permet de s’identifier à elle ; Marion ne les prend pas de haut mais comprend leurs doutes et ils tentent ensemble d’y trouver une solution.

Concluons en disant que cet atelier permet aux étudiant.e.s d’avoir un vrai point de vue extérieur d’un.e professionnel.e sur leur scénario. Ce nouveau regard leur permet de réécrire, réviser leurs textes ou combler un trou scénaristique tout en répondant à leurs questions et leurs craintes. Cela se ressent dans l’enthousiasme des étudiants qui finissent toujours leurs rencontres avec le sourire, remerciant Marion et Jérémy, ravis d’avoir pu recevoir des retours aussi enrichissants et fournis. Cet engouement est communicatif : les intervenants sont très intéressés également de découvrir les rendus finaux des projets dont ils ont pu aiguiller l’écriture lors de cet atelier. Alors, rendez-vous à tous pour le festival et la cérémonie qui auront lieu les 16 et 17 mars prochains !

Un article écrit par Manon Hardy et Jeanne Zelikson.