Rencontre avec Annelise Gavoille

Entretien avec Annelise Gavoille, créatrice de l'affiche de la 16e édition du festival

Nous sommes allées à la rencontre d’Annelise, colleuse depuis cinq ans et créatrice de l’affiche du festival de cette année. En parallèle, elle est également secrétaire et co-fondatrice de Cin&Fil, une association sur le costume de cinéma*.

Est-ce que tu peux te présenter ?

Je suis Annelise GAVOILLE, chercheuse et chargée de TD à la Sorbonne Nouvelle. Je viens de finir une thèse commencée en 2018 sur les costumes et accessoires vestimentaires dans le cinéma d’animation en volume états-unien et britannique depuis le début des années 1990. En parallèle de ça, je donnais déjà des cours. 

Quel est ton parcours ?

En amont, j’ai réalisé une prépa B/L et une année de licence à P7 puis une 4ème année à P4 en lettre et éditorialisation des médias. Mais je suis restée frustrée de cette dernière année parce qu’elle n’évoquait pas assez le cinéma. C’est  pour ça que j’ai fait un Master de recherche en études cinématographiques et audiovisuelles à la Sorbonne Nouvelle puis un Doctorat.

Peux-tu nous raconter ta relation avec le cinéma ?

J’ai toujours eu un attrait pour ça parce que j’ai fait une option cinéma au lycée. Par contre, je me rappelle qu’au collège j’avais des amis qui étaient beaucoup plus cinéphiles que moi. Mais j’aimais bien les histoires, j’aimais bien l’animation, je pense aussi qu’avoir une mère enseignante a facilité l’accès à la culture que j’ai pu avoir, avec par exemple les cassettes… 

Est ce que le cinéma d’animation s’est imposé assez vite?

Oui je pense que ça tient aussi de ma mère, j’aimais bien tout ce qui était art plastique, j’aimais bien dessiner et tout ce qui était manuel. On retrouve ça, de manière un peu plus directe dans le cinéma d’animation, il y a un côté un peu plastique, créatif, vachement matériel. Et d’ailleurs avant de faire une prépa j’ai hésité à faire une remise à niveau en arts appliqués pour intégrer une école d’animation ou quelque chose de similaire.

Ce lien avec le dessin on le retrouve dans le collage ?

C’est un peu particulier le collage, je crois que c’est un peu plus “foutraque” parce que je fais ça de manière amateure, sûrement que les colleurs professionnels font autrement. Je collecte tout ce que je peux, tout ce qui passe et regarde ce qui peut avoir du potentiel. Je me dis “ça c’est intéressant, j’aime bien l’image, la texture, etc”. Au bout d’un moment, je vois tout ce que j’ai et je regarde : ça, ça va ensemble, les couleurs correspondent, les formes sont marrantes, je vais pouvoir le mettre sur tel ou tel fond…  Tout part vraiment du matériel en lui-même, mais il y a plein de techniques. Il faut se dire que tout ne sera pas parfait, après quand on colle ce n’est jamais la même chose que ce qu’on avait fait au départ avec la mise en place des éléments. Il y a aussi l’aléa d’une image qui devient  plate, en 2D, on en voit plus les textures, etc. c’est très diffèrent. 

On a pu discuter avec l’équipe d’Objectif Censier c’était vraiment un travail collectif. On a fait plusieurs allers et retours et des brainstormings avec Julie et Isaline, je me suis dit qu’il fallait que ce ne soit pas quelque chose de trop dense, ni de trop central, j’ai laissé pas mal de vide, pour pas que ce soit trop pénible d’intégrer les infos. J’aime bien les contraintes, les thèmes, ça me canalise et le collage est déjà une manière de travailler contraignante. Ce n’est pas comme si on était face à une feuille blanche et un crayon, c’est quelque chose qui préexiste et il faut faire avec. Je pense que c’est aussi quelque chose de déculpabilisant parce qu’on peut essayer de faire des collages sans être vraiment “bon” il faut juste savoir couper et coller des trucs. Je me suis dit en regardant mes documents, qu’est-ce qui pourrait passer de manière évidente dans le thème bulles ? Et il y avait ce poisson, que je gardais depuis super longtemps, que je trouvais trop beau et je me suis dit trop bien je vais pouvoir l’utiliser quelque part. “Bulles” ça fait penser à l’eau mais là il y a aussi une idée d’un poisson un peu dans l’espace, l’idée de quelque chose d’aérien. Aussi le fait d’intégrer de manière évidente l’idée du cinéma ce n’était pas forcément facile. D’ailleurs ce n’est pas perceptible mais la main sur l’affiche c’est une main qui tient un appareil photo, qui déclenche un déclic. Je me suis dit qu’un déclic et percer une bulle ça pouvait se rejoindre, dans les deux cas c’est un instant qui éclate. 

* Lien vers la page instagram de l’association Cin&Fil: https://www.instagram.com/asso.cin.fil/?hl=fr

Un article écrit par Lucile Geay et Louise Limosin.

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