C’est un peu particulier le collage, je crois que c’est un peu plus “foutraque” parce que je fais ça de manière amateure, sûrement que les colleurs professionnels font autrement. Je collecte tout ce que je peux, tout ce qui passe et regarde ce qui peut avoir du potentiel. Je me dis “ça c’est intéressant, j’aime bien l’image, la texture, etc”. Au bout d’un moment, je vois tout ce que j’ai et je regarde : ça, ça va ensemble, les couleurs correspondent, les formes sont marrantes, je vais pouvoir le mettre sur tel ou tel fond… Tout part vraiment du matériel en lui-même, mais il y a plein de techniques. Il faut se dire que tout ne sera pas parfait, après quand on colle ce n’est jamais la même chose que ce qu’on avait fait au départ avec la mise en place des éléments. Il y a aussi l’aléa d’une image qui devient plate, en 2D, on en voit plus les textures, etc. c’est très diffèrent.
On a pu discuter avec l’équipe d’Objectif Censier c’était vraiment un travail collectif. On a fait plusieurs allers et retours et des brainstormings avec Julie et Isaline, je me suis dit qu’il fallait que ce ne soit pas quelque chose de trop dense, ni de trop central, j’ai laissé pas mal de vide, pour pas que ce soit trop pénible d’intégrer les infos. J’aime bien les contraintes, les thèmes, ça me canalise et le collage est déjà une manière de travailler contraignante. Ce n’est pas comme si on était face à une feuille blanche et un crayon, c’est quelque chose qui préexiste et il faut faire avec. Je pense que c’est aussi quelque chose de déculpabilisant parce qu’on peut essayer de faire des collages sans être vraiment “bon” il faut juste savoir couper et coller des trucs. Je me suis dit en regardant mes documents, qu’est-ce qui pourrait passer de manière évidente dans le thème bulles ? Et il y avait ce poisson, que je gardais depuis super longtemps, que je trouvais trop beau et je me suis dit trop bien je vais pouvoir l’utiliser quelque part. “Bulles” ça fait penser à l’eau mais là il y a aussi une idée d’un poisson un peu dans l’espace, l’idée de quelque chose d’aérien. Aussi le fait d’intégrer de manière évidente l’idée du cinéma ce n’était pas forcément facile. D’ailleurs ce n’est pas perceptible mais la main sur l’affiche c’est une main qui tient un appareil photo, qui déclenche un déclic. Je me suis dit qu’un déclic et percer une bulle ça pouvait se rejoindre, dans les deux cas c’est un instant qui éclate.