NOTRE PALMARES : Festival Européen du Film Court de Brest (2022)

Et si nous aussi, on avait un palmarès!

La rédaction présente lors du Festival Européen du Court de Brest s’est elle aussi prêtée au jeu de la sélection et a décidé de vous partager ses plus beaux souvenirs du festival à travers des palmarès personnels et de groupe. Pour cela, nous nous sommes inspirées des catégories de la compétition du festival, en avons ajouté quelques-unes plus atypiques, à propos de tous les films que nous avons vu. 

Les projections que nous avons pu voir, et donc concernées, sont les suivantes: 

Compétitions : Française 2, Française 3, Européenne 3, Européenne 4 

Brest Off : Vous avez dit bizarre?, Vertige de l’amour, Changer le monde

Parcours de cinéma: Have a Nice Day Forever (Tatiana Delaunay), Le court d’après, Avant-Première d’Annie Colère

Découvrir le court-métrage autrement: Changer le monde, Monstrueuses (Carte Blanche à Miyu production) 

Jeune Public : Un hérisson dans la neige 

Pour retrouver le catalogue du festival et toutes les projections, c’est par ici : https://www.filmcourt.fr/IMG/pdf/film-court-festival-2022-programme-web.pdf.

Océane 

Prix d’interprétation : Estelle Meyer dans Sardine de Johanna Caraire (2022)

Concernant le prix de l’interprétation, comment ne pas confirmer le choix du jury du festival et ne pas mettre en lumière le talent d’Estelle Meyer ! Son jeu et sa singularité sont à l’origine de la puissance de Sardine. Une actrice qui pour moi est capable de jouer toutes les émotions et tous les types de personnages. 

Prix du rire sans fin : Duos de Marion Defer (2022)

Voici un critère que nous devrions mettre en avant : le rire ! Plusieurs films ont su apporter leur touche d’humour pendant ce festival et ce n’est pas une mince affaire ! 

Malgré tout, le court de Marion Defer tire son épingle du jeu : Duos nous touche dès les premières minutes et l’enchaînement des événements est organisé de manière à ressentir un crescendo dans l’humour et l’absurdité. 

Prix de l’image marquante : Kakukkfioka de Mark Beleznai (2022)

S’il y a bien une image qui me reste en tête dans tous les courts que j’ai eu la chance de visionner, ce serait celle de la danse des deux frères dans le film Kakukkfioka. Ce moment a apporté de la légèreté et a permis de lier les deux personnages aussi bien physiquement que mentalement. Il s’agit d’ailleurs pour moi, du passage clé de ce court métrage. La danse met les deux frères sur un pied d’égalité et les lie à nouveau dans l’amour et la joie, en oubliant les raisons pour lesquelles leurs chemins se sont croisés.  

Maureen

Prix de l’image marquante : Warsha – Dania Bdeir (2021)

Cette image n’a pas été marquante que pour moi – la preuve en est qu’elle est aussi dans la bande annonce du festival. J’aurais très bien pu lui offrir le prix de la mise en scène mais il me semblait que l’image seule de cet homme qui tourne dans le vide dans une tenue plus que sublime me marquait trop pour je n’en fasse pas mention. En réalité, c’est surtout le décalage entre la dure réalité et cette magnifique rêverie qui fait que l’image est d’autant plus captivante.

Prix de la mise en scène : Ville éternelle – Garance Kim (2021)

Je voulais parler de ce court-métrage pour le sentiment qu’il dégage, car, il ne s’agit pas ici d’une mise en scène particulièrement spectaculaire mais elle sait parfaitement nous transporter à travers les champs et nous faire faire un bout de chemin avec eux dans cette re-rencontre. C’est une mise en scène qui est simple avec des décors naturels mais qui sait comment faire avancer ses personnages dans le cœur des spectateurs.

Prix du rire sans fin : Celle qui n’avait pas vu Friends – Charlotte Gabris (2022)

Que vous ayez vu Friends ou non – et que vous ayez aimé ou non, vous allez forcément trouver matière à rire. Nous avons déjà tous entendu cette petite remarque bien agaçante nous demandant avec un certain mépris si nous n’avons vraiment jamais vu tel film ou telle série. Et bien, imaginez que cela devienne une raison de rompre un mariage. Ce court-métrage est pour moi une très bonne définition de l’absurdité poussée à son comble et j’ai été totalement conquise par l’idée.

Prix quelques larmes ont coulé : Mémé – Céline Bailbled (2021)

Si j’ai ri tout du long, les dernières images ont été un véritable retournement de situation pour moi. Le parallèle entre la fiction et la réalité touche vraiment là où ça fait mal. C’est un court-métrage très émouvant qui nous montre un peu la solitude, tout en humour. Mémé, elle ressemble un peu à toutes nos grand-mères, alors n’oubliez pas de les appeler et je vais prendre des nouvelles de la mienne de ce pas.

Coup de cœur : Radio silence – Karren Lumer-Klabbers (2021)

Ce court-métrage est une petite pépite. La rupture, la séparation des gens qu’on aime, chaque au revoir est compliqué… Or, dès les premières images, on est pris de court par cette interprétation du thème assez inhabituelle. Pourtant, on se laisse très bien porter et on en oublie presque la surprise du début. C’est une poésie qui défile sous nos yeux, une métaphore, qui ne nous fait en rien oublier la pesanteur du fond mais qui nous guide de manière complètement décalée sur la route de l’acceptation.

Julie

Prix de la mise en scène : Idyll – Fanny Rösch 2022

C’est si chaotique comme court métrage…Le petit déjeuner des personnages part dans tous les sens lorsque la famille, sous un soleil de plomb, se retrouve sous le joug de la souffleuse d’un agent d’entretien des routes. Et pourtant, on atteint un paroxysme plus que jouissif, après une gradation tendue et minutée par un montage énumératif en inserts virtuose ; Puis un ralenti pour admirer la déconstruction de la tablée, chorégraphiée à la seconde près. Hypnotisant !

Prix de la musique entêtante : “Samba de Janeiro” dans Fanfare – Léo Grandperret – 2021

Un réel banger celle-là, qu’on connait toute.s. Mais alors quand elle fait l’objet d’une malédiction qui touche notre personnage principal, c’est juste irrémédiable. Interprétée par une petite fanfare, on se croirait aux fêtes de Bayonne, et ce pour toute la journée et la nuit suivante. La malédiction du personnage nous suit dans la réalité.

Prix de la réplique culte : J’chui j’chui j’chui………………..J’CHUI PO LÀ ! (Inédite en Europe – Théo Nourdin – 2022) 

Prix du rire sans fin : Godzalina – Lucile Paras – 2021

Je ne sais pas si c’est un rire de rupture, dû au comique de ce court par rapport aux autres films glaçants de la sélection Monstrueuses, ou bien les rires communicatifs d’une partie de l’assemblée…mais je me suis complètement faite embarquée, jusqu’aux larmes, dans un fou rire exutoire. Le traitement du harcèlement de rue, par le biais de montages collages (tirés de la pop culture), une jeune femme à dos de monstre qui a le pouvoir de rapetisser les harceleurs, des dialogues délicieusements acerbes, c’était pépite !

Prix quelques larmes ont coulé, coulé, coulé… : King Alex – Adèle Vincenti-Crasson 2021

La douceur, la bienveillance, l’accueil au sein d’une communauté rassurante, l’envoûtement d’une nuit chez Madame Arthur. Ce film évoque avec sensibilité le parcours d’Alex, qui fuyant un chez-soi où iel ne se sent pas à sa place, découvre l’art du Drag King, accompagné.e par des performeur.euses au soutien indéfectible, quasi muet, mais qui dit tout, dans le regard, sur la douleur du rejet de soi, sur le mélange de peur et d’admiration qui tétanise Alex, jusqu’à la libération offerte par la nuit et la danse réparatrice. 

Prix de l’image marquante : Ovan Gruvan – Lova Karlsson et Théo Audoire – 2022

Des maisons qui glissent sur la neige entre les arbres, comme sur des roulettes, lentement, lentement, sans que les habitants s’en étonnent…

Si ce court parle de la délocalisation des villages miniers au fil des années pour suivre la mine qui avance, l’image-récit est un ovni suspendu, à cheval entre prises de vue “réelles” et maquettes réduites, qui donnent à ces villes mouvantes un vie hors du temps, avec ces habitats quasi monstres, qui avancent, avancent, inarrêtables.

Molly

 

Prix quelques larmes ont coulé (le plus) : Le ciel s’est déchiré (2021) de Germain Le Carpentier

Je pleure pour un rien mais cette scène dans la voiture m’a détruite. Parfois, des chansons nous parlent beaucoup trop. Il suffit d’un rien pour qu’elles jouent au bon moment et qu’elles changent tout. C’est à la fois déchirant et magnifique.  

Prix de la musique entêtante : Trop de peine de La Femme, générique de fin dans Garfield Coquillage (2022) de Paul Marques Duarte 

Ce superbe court métrage ne pouvait pas mieux conclure avec ce morceau entraînant. Lorsque l’on prend le temps d‘écouter les paroles, ces enfants sont moins adorables. Mais bon, on a le temps de partager des lasagnes avant la fin du monde !

Prix d’interprétation : Laure Calamy dans Annie Colère (2022) de Blandine Lenoir

La seule et unique. Laure, je t’aime dans tout ce que tu fais. D’ailleurs, si tu veux mon 06 c’est le *bip*. 

Prix de la voix qu’on garde en mémoire : celle de Babou le castor dans Giuseppe (2021) de Isabelle Favez (Programme Un Hérisson dans la neige

« EUUUUURRR ! »

Prix de l’image marquante : Les perles de sucre qui sortent du cupcake dans Les Jeunes Filles enterrent leur vie (2022) de Maïté Sonnet

Du génie.

Isaline 

 

Prix d’interprétation : Maxime Roy dans Le ciel s’est déchiré de Germain Le Carpentier (2021) 

Si l’ensemble du film m’a complètement convaincue, émue, bouleversée même, c’est sans doute car j’ai été complètement emportée par le jeu de Maxime Roy, père qui vient de perdre son enfant de 2 ans et qui se tourne vers la religion pour tenter d’apaiser ses maux et sa douleur. Autant dans ses silences, ses regards, que ses gestes d’amour à sa femme tout aussi meurtrie que lui, j’ai été éblouie.

Prix de la mise en scène : Warsha de Dania Bdeir (2021) 

Ce n’est pas qu’en jouant sur la hauteur, les couleurs, et la métamorphose que Dania Bdeir m’a touchée dans sa mise en scène. Elle a réussi à trouver le passage entre la grandiosité technique et la poésie qui rendent son film marquant visuellement et émotionnellement. 

https://www.arte.tv/fr/videos/092084-000-A/warsha/ 

Prix de la musique entêtante : Ce n’est rien de Julien Clerc (interprétée par un choeur d’enfants), dans le court-métrage Des jeunes filles enterrent leur vie de Maïté Sonnet (2022)

Je ne connaissais pas la musique avant de voir le film. Le public la chantait, la fredonnait ou la sifflait en sortant de la salle. Ce fut aussi le cas de mes consoeurs de voyage. 

Résultat, elle est sûrement en tête de ma playlist après le festival. Je connais peut-être une majorité des paroles à présent. 

https://www.france.tv/films/4027003-des-jeunes-filles-enterrent-leur-vie.html (accès avec un compte Canal + ou France Télévisions) 

Une voix qu’on garde en mémoire : Giuseppe d’Isabelle Favez (2022) 

Petit clin d’œil à la voix de Lucien Volsy-Roussel qui joue le personnage éponyme, parce que je n’ai pu que craquer devant cette mignonitude qui n’en reste pas moins claire et posée. 

https://vimeo.com/684160295 (extrait) 

Prix de la réplique culte : Inédit en Europe de Théo Nourdin (2022) 

Une des phrases du personnage d’Esteban, imité par la suite à maintes reprises par Julie, dont la répétition et l’intonation, ainsi que cette imitation donc, ont permis de rendre cette réplique encore plus culte et pourtant simple en apparence “j’suis pas là!”

https://vimeo.com/676646045 

Prix du rire sans fin : Duos de Marion Defer (2022) 

Il m’était difficile de trouver où parler de Duos, un des films que j’ai le plus apprécié durant ce séjour. Pour son scénario et les nombreux retournements, le plaisir à voir les acteurs interpréter des doubles opposés à l’écran, la tension constante, et tout simplement l’ensemble des qualités du film. 

Prix de la projection : Le court d’après

Les seconds films de réalisateur.s trices, alors déjà passé.e.s par Brest ont formé la meilleure des séances à laquelle j’ai pu assister, riche en émotion, en références, et beaucoup de points sur lesquels je reviens dans le reste de mon palmarès et qui ont participé à mon adhésion. 

  • Donovan s’évade, Lucie Plumet (2022) 
  • Le ciel s’est déchiré de Germain Le Carpentier (2022) 
  • Méduses, Nicolas Cambier (2022) 
  • Des jeunes filles enterrent leur vie de Maïté Sonnet (2022)

Mentions spéciales également pour la Compétition Française 2, Brest Off “Vertige de l’amour” ou encore Brest-off “Vous avez dit bizarre?” 

Images marquantes :

  • Idyll de Fanny Rösch (2022) et Anxious Body de Yoriko Mizushiri (2021) pour leur rapport à l’anxiété visuelle et sonore, mises en scène de façon prodigieuses 

https://www.arte.tv/fr/videos/105516-000-A/anxious-body/ 

  • King Max d’Adèle Vincenti-Crasson (2021) pour ses comédien.nes filmé.e.s magnifiquement et une transformation physique qui chamboule aussi bien notre vision que la pensée sur notre culture qui l’accompagne. 

https://www.arte.tv/fr/videos/105522-000-A/king-max/ 

Ceux qu’on n’oubliera pas : 

  • Donovan s’évade, Lucie Plumet (2022) 

https://www.arte.tv/fr/videos/104900-000-A/donovan-s-evade/ 

  • Palissade, Pierrick Chopin (2022) 

https://www.canalplus.com/cinema/palissade/h/17493703_50001 (accessible avec un compte Canal +)

  • Les liaisons foireuses de Violette Delvoye et Chloé Alliez (2021)

https://www.arte.tv/fr/videos/098327-000-A/les-liaisons-foireuses/ 

  • Fanfare de Léo Grandperret (2021) 

Coup de coeur : Mémé de Céline Bailbled (2021)

Jenny Bellay (personnage éponyme) et Gaspard Delépine (l’ami enfant de mémé) sont magnifiques dans le lien qu’ils créent et toute la douceur du film malgré les sujets existentiels qu’il traite. Si ce court est chamboulant, c’est parce qu’il parle du temps qui passe, de la dégénérescence, de la perte de nos sens en ayant conscience de leur disparition. Céline Bailbled a su mettre en image en jouant sur les focales, les profondeurs de et du champ, pour créer l’illusion que nous étions, par moment, cette dame qui nous est représentée. Elle n’est pourtant pas la caricature d’une femme âgée et montre une lutte pour rester active et en vie, ce qui rend le récit encore plus percutant. Impossible de ne pas verser une larme en pensant à mes grands-parents, qui vivaient alors ou supportent encore cela. 

Finalement, peut-être que le pouvoir de ce film est qu’il rapproche. En mettant en évidence les difficultés qu’on n’imagine pas chez nos aîné.e.s. 

Grand prix : Le ciel s’est déchiré de Germain Le Carpentier (2021) 

Si son interprétation m’a complètement fait adhérer au film, le propos qui y est raconté, pas seulement la perte d’un enfant mais le lien à la religion, le retour sur soi-même, les basculements, les failles, les silences, les tentatives d’échapper à la douleur par le corps ou de se retrouver. Tout était juste, tout était pur. 

Savoir qu’il s’agissait d’une histoire inspirée de celle des parents du réalisateur a rendu mon appréciation du film post-séance encore plus importante. 

Comme pour Mémé, il bouleverse car il permet de se positionner là où on image pas qu’un Homme puisse subir ou penser. 

Une beauté dans cette représentation de l’amour pour se ressaisir un peu dans le deuil, qui divise les deux parents, qui est sublime.

Et au-delà de tous raisonnements, de retours sur la mise en scène, l’interprétation ou encore la fable, c’est peut-être parce que c’est le film qui me marque, m’émeut encore et me fait perdre les mots, qu’il en est mon grand prix du festival. 

Coup de coeur collectif 

C’est peut-être le court-métrage que nous avons le plus vu durant ce festival, et en amont aussi d’ailleurs, et sûrement celui que nous attendions le plus à chaque séance. Nous avons nommé : la bande annonce. Qu’il s’agisse de la musique utilisée (de Mike Ponton), du rapport au film de l’affiche (Have a Nice Day Forever de Tatiana Delaunay), c’était comme une friandise de séance, un jeu où les extraits connus augmentaient chaque fois et le plaisir des liens entre eux aussi. Un montage de Demi-sel Production. 

Joli clin d’œil, également, pour son montage adapté aux projections jeune public, toujours sur la même musique et dans le même esprit. 

Bravo! 

Pour la visionner, rendez-vous ici: https://www.facebook.com/watch/?v=849948732702402

Visionner la bande-annonce jeune public : https://vimeo.com/762016097.

Présences aux projections 

 

Julie

Maureen 

Molly

Océane 

Isaline 

Compétition Française 2

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Compétition Française 3

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Compétition Européenne 3

 

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Compétition Européenne 4

 

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Vous avez dit bizarre ? 

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Vertige de l’amour 

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Un court, un parcours : Tatiana Delaunay

  

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Le court d’après

  

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Avant-Première Annie Colère

  

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Changer le monde

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Monstrueuses

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Un hérisson dans la neige

 

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Une idée d’Isaline Riet–Lesieur.

Un article d’Océane Boyadjian, Maureen Corboz, Julie Deschryver, Molly Proctor et Isaline Riet–Lesieur.