3, 2, 1 .... Action !
Il crie! Il crie parce qu’ils ont réussi. Le festival peut avoir lieu. C’est leur victoire pourtant, mais dans ce souffle, ses bras qui se lèvent, il nous emporte l’espace d’un instant ; cette ascension devient commune. Alors impatients de l’entendre, nos visages attentifs laissent apparaître des sourires, des rires. Nous aussi on veut se lever et crier ensemble. Ils ont réussi, le festival peut commencer.
Il, c’est Rémi Bernard, le délégué général du Festival Paris Courts Devant. Elle, pas encore mentionnée mais au combien importante, ce sera Nathalie Kouper, sa coordinatrice générale. Ensemble, et soutenus par des dizaines de personnes – de leur équipe aux spectateurs ou certaines institutions – ils ont réussi, malgré les difficultés, à continuer leur bataille pour organiser cet événement qui met en lumière le cinéma de demain, des courts-métrages, de l’émergence ; l’avenir quoi !
Alors face à ça, on ne pouvait pas rester insensibles. Parce que le “collectif”, comme il le dit, la jeune création, et toutes les attentions qu’ils ont dans ce festival, c’est ce qui nous motive et l’on veut s’en inspirer. C’est pourquoi, je voudrais vous parler d’un discours, et d’une soirée, celle de l’ouverture, dans cette aventure qu’on commence à peine à découvrir.
Rémi Bernard faisait partie du jury de notre festival l’année dernière. Il commençait son discours en disant qu’il était ému ; il n’avait pas été à la fac, ça avait l’air sympa. Ce qui l’était aussi, c’était cette soirée. En tous cas pour moi, alors encore bénévole. C’est sur les bancs de l’université que nous nous sommes rencontrés et c’est là qu’est née notre association il y a 14 ans. Malgré les difficultés qui existent aussi dans un milieu universitaire, Objectif Censier est finalement assez protégée. Pour Paris Courts Devant, rien n’est moins sûr. C’est une bataille à mener. Un combat pour l’amour du cinéma, l’envie de le mettre en lumière, pour continuer d’obtenir les moyens de rendre ces moments précieux possibles. Et cela, l’équipe l’a bien retraduit.
En privilégiant la douceur. Dans une bande-annonce qui met en scène le lauréat du prix d’interprétation masculine de l’année précédente, Alassane Diong, et la comédienne Camille Claris. Dans un lit, dans des sourires, des caresses, des regards ; de la tendresse qui, même après la fin de sa projection, s’est prolongée dans les mots de Rémi. J’ai vraiment apprécié cette bande-annonce parce qu’une déclaration d’amour, c’est une façon de vivre la foi en quelque chose auquel on croit ; ici, le cinéma, l’émergence, la communion autour des œuvres. Et pourquoi ne pas utiliser la douceur pour faire face à l’adversité, pour clôturer cette bataille?
Durant tout son discours d’ouverture, le délégué général a mis en avant ses collaborateurs, et derrière un beau style et une écriture convaincante, il a parlé de son équipe, des rencontres que créent ces événements, etc. Il a su, en évoquant aussi les problèmes rencontrés par le festival, faire ressortir le meilleur.
Après ses mots à lui, les leurs qui ont été prononcés. Pour annoncer les nombreux jurys. Si la durée a forcément des effets sur notre concentration après de nombreuses annonces, nous étions happés par les premiers mots sur le jury officiel de la compétition des courts. Sublimant les carrières de ces invité.e.s, comme peu le font. De quoi applaudir cette forme de respect et de mise en valeur des personnes qui participent au cinéma.
Quand est venu le tour de notre jury étudiant – marrainé par Judith Margolin et composé d’Amélie Richard, de Kevin Soubdhan, de Pierre-Emmanuel Pigot, d’Emma Bertho et de Louise Rivoiron – on ne pouvait pas enlever les sourires de nos visages, si fièr.e.s que les étudiant.e.s d’Objectif Censier puissent avoir une parole mise à l’honneur.
Après les présentations et l’annonce de l’ouverture du festival, tout en humour et en amour, place au long-métrage de la soirée. Amore mio, de Guillaume Gouix, en avant-première au festival. Sortie en salle le 1er février 2023. Avec Alysson Paradis, Elodie Bouchez et Viggo Ferreira-Redier.
D’une certaine manière, un film qui abordait les mêmes sujets que ce discours ; le groupe, ici familial ; l’amour et la mort, ou la peur de perdre la chose/personne aimée ; les cris d’émotions opposés aux pleurs cachés, … Si on pourrait dire beaucoup de choses sur le film, positives, et en écrire plutôt une critique ou un retour, parlons très vite de la vedette de la soirée : Viggo, 10 ans, acteur en herbe, déjà tout d’un grand. Il nous a tous attendris. Quelle prestance et quelle grande carrière il a déjà quand on regarde son CV! On ne faisait pas le poids face à lui . Il était aussi porté par la tendresse d’Alysson à son égard, par la complicité dans l’équipe du film, par les mots sur la joie de ce tournage. Et nous aussi.
C’est dans une ambiance chaleureuse, rassurante et motivante que nous nous sommes endormies le soir, curieuses des découvertes du lendemain, des prochaines rencontres, de voir notre jury étudiant made in USN (Université Sorbonne Nouvelle) évoluer dans ce festival. Avec une idée dans ma tête : Rémi, Nathalie, nous sommes impressionnées. Alors pourquoi ne pas profiter de notre rédaction pour vous dire bravo!
Le festival Paris Courts Devant, c’est jusqu’au dimanche 15 janvier, au cinéma 7 Batignolles et au centre Mado Robin (Paris 17ème – Porte de Clichy). En voici la bande annonce :
Et celle d’Amore Mio.
Un article écrit par Isaline Riet–Lesieur.