Critiques de films de noël #1
Salut, nous sommes Emma et Klara et dans les semaines prochaines nous allons évaluer des films de Noel. Chaque semaine nous allons choisir une catégorie et nous allons présenter trois films, en commençant par les films d’animation. Nous avons écrit des critiques sur “Le Grinch” de Scott Mosier et Yarrow Cheney (2018), “Le Pôle Express” de Robert Zemeckis (2004) et “A Nightmare before Christmas” by Henry Selick (1993).
Le Grinch de Scott Mosier et Yarrow Cheney (2018)
Chaque année, à la période de Noël, les chaînes de télévision diffusent des adaptations du célèbre Le Grinch. Nous nous sommes penchées pour vous sur l’adaptation de Scott Mosier et Yarrow Cheney, sortie en 2018.
Le personnage principal, qui méprisait profondément la fête de Noël, est devenu ici un solitaire vivant à l’écart, qui ne cesse de se quereller avec lui-même dès les premières tentatives de sabotage de la fête des villageois. En fait, il aimerait bien participer à la fête. Le spectateur comprend sans aucun doute l’aversion du personnage pour Noël, mais sa tentative de rendre la vie des habitants de Whoville vraiment difficile se concentre uniquement sur des farces inoffensives.
De plus, dans cette version, le Grinch est loin d’être effrayant. Même dans la ville enneigée de Whoville, personne n’a peur de lui. Les habitants essaient même toujours de le convaincre de la beauté de la fête de Noël. Cela enlève sa chute émotionnelle à toute l’histoire.
De même, le protagoniste n’a à aucun moment un caractère aussi ambivalent que celui prévu par l’original et son histoire tragique de fond est presque complètement occultée.
Même la critique du capitalisme prévue à l’origine n’est plus présente, mais le film tente de marquer des points avec beaucoup d’humour. La combinaison de personnages décalés, d’émotions fortes et de slapstick constitue un mélange très particulier.
Toutefois, le film d’animation est très réussi sur le plan technique. Le design de Whoville, avec toutes ses décorations de Noël et ses lumières qui scintillent dans l’obscurité, est tout simplement époustouflant. À cela s’ajoute le design fort et détaillé des personnages, même si le Grinch a toujours l’air un peu trop mignon, même avec un air féroce.
Ainsi, l’aspect visuel, l’humour et le côté “méchant refoulé” du personnage éponyme s’accordent au moins de manière cohérente. Le film est malgré tout très divertissant et s’adresse particulièrement aux jeunes enfants.
Une autre façon de faire du Queerbaiting se trouve non pas dans l’œuvre elle-même mais dans sa publicité, le studio Disney en est par exemple très friand.
Ainsi de possibles relations homosexuelles ont déjà été annoncées comme argument de vente avant la sortie des films. Nous pouvons prendre pour exemple le live-action La Belle et la Bête sorti en 2017 dans lequel le personnage Lefou était censé être le premier personnage non hétérosexuel de Disney. Alors qu’il avait pris une place très importante dans l’univers avant la sortie en salle (notamment se trouvant sur des posters, dans les bandes annonces etc.), le personnage est en réalité à peine à l’écran. De plus, le fait que la première représentation homosexuelle d’un personnage dans un film Disney soit tenue par un personnage secondaire, méchant et faire-valoir fut très critiquée.
Notre évaluation : 3 étoiles sur 5
Le Pôle Express de Robert Zemeckis (2004)
Ce classique américain est l’adaptation cinématographique, parue en 2004, du best-seller pour enfants du même nom écrit par Chris Van Allsburg. Tout commence avec un petit garçon qui, le soir de Noël, doute fortement de l’existence du Père Noël. Lorsqu’il est réveillé dans la nuit par le bruit énorme d’une locomotive à vapeur, il est étonné de voir le Pôle Express et un contrôleur lui demandant de voyager avec le Père Noël au pôle Nord. D’autres sceptiques se trouvent dans le train et le voyage se transforme bientôt pour le garçon en une fabuleuse aventure au bout de laquelle l’attend effectivement le Père Noël.
Ce qui est passionnant, c’est qu’il s’agit du premier long métrage entièrement réalisé avec la technique dite de la « motion capture ». Les acteurs sont entièrement scannés et leurs actions sont transposées sur des personnages numériques. De cette manière, Tom Hanks incarne même cinq personnages dans ce film. Grâce aux prises de vue presque photoréalistes, cette adaptation cinématographique établit de nouveaux critères visuels, même si les performances des acteurs perdent un peu de leur qualité en raison de la transformation en animation.
Les mouvements de caméra rapides sont particulièrement impressionnants et se rapprochent presque d’une mise en scène d’action. Mais toute cette splendeur visuelle et technique magistrale a un hic : le film a plutôt peu à offrir en termes de contenu et l’action peut être résumée en quelques phrases. Scène après scène, les scènes suivantes se révèlent inutiles. Le film passe d’un moment de film inutile à un autre sans suivre une certaine dramaturgie. Ce conte de Noël animé par ordinateur tente obstinément de raconter une histoire, mais ne parvient pas à la transmettre au spectateur.
Le film peut marquer des points grâce à son caractère visuel particulier, mais l’histoire matérialiste et l’abondance de clichés de Noël et de kitsch sont peu attrayantes. Malheureusement, le film n’a clairement pas réussi à nous captiver.
Notre évaluation : 2 étoiles sur 5
A Nightmare before Christmas de Henry Selick 1993
Un autre film de Noël animé est le classique « The Nightmare before Christmas », réalisé par Tim Burton en 1993, qui raconte l’histoire de Jack Skellington, habitant de « Halloween Town » et organisateur d’Halloween, qui échoue lamentablement dans sa tentative de s’emparer de Noël et de tout chambouler.
La technique cinématographique utilisée pour le film est la stop-motion, une animation qui crée l’illusion du mouvement en prenant des images individuelles de sujets immobiles et en les enchaînant ensuite. Cette animation permet notamment d’accentuer l’effet d’épouvante de Halloween Town, car les mouvements semblent très inhumains. De manière générale, le spectateur est plongé dans un nouveau monde qu’il ne connaît pas du tout. Les personnages ont certes des traits humains et nous pouvons reconnaître certains éléments, mais le cadre semble effrayant et abstrait.
Le film commence par expliquer que chaque jour férié a sa propre ville, responsable de la préparation de chaque fête. Jack Skellington, l’organisateur d’Halloween, découvre par hasard le monde de Noël et décide avec enthousiasme d’organiser cette année Noël au lieu d’Halloween. Nous trouvons que l’ambiance de Noël ne s’installe que lorsque Jack se retrouve dans le monde de Noël. Nous y voyons des éléments typiques, comme un paysage enneigé, le sapin ou encore les elfes.
En général, le film n’est pas un film de Noël typique. La fête traditionnelle est certes abordée, mais nous voyons surtout le monde d’Halloween et ses protagonistes effrayants, comme par exemple les trois Trick-or-Treaters qui enlèvent le Père Noël.
Nous trouvons néanmoins passionnant de voir que l’idée de Noël est réinventée par des éléments effrayants à travers les représentations des habitants d’Halloween. Au lieu de nous présenter une histoire de Noël stéréotypée, ce film nous offre de la variété.
L’aspect amoureux n’est pas non plus négligé. Certes, il n’est pas au centre de l’attention, mais le rôle de Sally, secrètement amoureuse de Jack, permet de raconter une douce intrigue secondaire qui, comme il se doit dans un vrai film de Noël, se termine par un happy end.
Néanmoins, nous ne recommandons pas forcément ce film aux enfants. Surtout à la fin, lorsque le Père Noël et Sally sont enlevés par le rival de Jack et presque tués de la manière la plus brutale, nous ne le qualifierons pas d’adapter aux enfants à partir de 9ans.
Ce qui ressemble à un conte de Noël sombre est en fait un conte de Noël joyeux, dans lequel les personnages bizarres prennent vie avec une inventivité indescriptible et sont ornés de tant de détails et de particularités qu’on pourrait passer des heures à les observer. Bien que nous ne le qualifions pas de film de Noël ou de film pour enfants, nous pensons qu’il vaut la peine d’être vu par les spectateurs qui aiment les animations détaillées et les frissons.
Notre évaluation : 3 étoiles sur 5
Un article écrit par Emma Ihle et Klara Sachsenhauser.