Scorsese in the Flower Moon
Ça y est, le dernier long métrage de Martin Scorsese est sorti ! Après le succès de The Irishman sur Netflix et l’avant première prometteuse au Festival de Cannes, Killers of the Flower Moon est un film qui fait parler de lui. À l’affiche, un casting 4 étoiles avec les habituels Robert De Niro et Leonardo Di Caprio, accompagnés de la brillante Lily Gladstone et on note une brève apparition de Brendan Fraser.
Le film, une adaptation du livre éponyme de David Grann, nous dépeint la tragique histoire de la tribu Osages en Oklahoma, victime de nombreux meurtres, marqués par une soif de pouvoir et une quête du fameux or noir.
La durée du film, 3h26, rien d’étonnant pour une œuvre signée Scorsese, sert à ancrer les personnages dans l’intrigue et à les humaniser au maximum. Le curseur est mis sur l’empathie et la cruauté : comment garder la face en voyant les crimes perpétrés contre un peuple ? Comment réagir face à la mort d’un proche ? Le couple passe-t-il devant la famille de sang ?
Sans partir sur l’illustration d’une guerre ethnique, Scorsese réussit avec brio à dissocier et à réunir les peuples. Les Osages, contrairement à d’autres tribus Amérindiennes, apparaissent comme une communauté unie, riche et puissante, bien que trop naïve concernant le sort réservé à ceux qui font obstacle à l’avancée des Blancs. Les rôles sont renversés, le peuple Blanc est au service des Amérindiens possesseurs de pétrole. Les femmes Osages sont alors courtisées par des opportunistes Blancs souhaitant profiter de leur richesse. Le personnage d’Ernest en est un parfait exemple puisque son ascension sociale sera marquée par son mariage avec Mollie. Ce couple formé par Leonardo Di Caprio et Lily Gladstone semble être le dernier rempart à l’anéantissement du peuple Osages. Leur amour est bien réel et cette rencontre ne faisait pas partie du plan intitial de l’oncle King Hale joué par De Niro. En bref, on ne doute plus du talent des acteurs fétiches de Scorsese et Lily Gladstone nous offre une honorable performance.
Au delà de son histoire, le film est d’une beauté palpable avec une esthétique rappelant Midsommar d’Ari Aster, colorée, fleurie et parfois un peu décalée. Côté son, Robbie Robertson offre à Scorsese sa toute dernière performance pour le moins remarquée (Robbie Robertson est décédé le 9 août dernier, avant la sortie du film en salles).
Le lien vers la bande originale :
Après avoir travaillé sur La valse des pantins et The Irishman, Robbie Robertson s’empare d’un nouveau genre pour créer une ambiance sonore très réussie. Il accompagne la diégèse par des sonorités typiques du western, avec des instruments à cordes et des percussions. La musique est omniprésente mais se fond parfaitement dans l’intrigue.
Entre récit historique et western, Martin Scorsese adapte avec brio le livre de Grann. L’alchimie sensible semble si naturelle entre les deux hommes que le réalisateur adaptera un autre roman de ce dernier, The Wager, avec la participation de Leonardo Di Caprio.
Pour parler des chiffres : le 9h des Halles s’est montré prometteur avec 106 entrées et le 14 heures Paris Périphérie aussi, avec 3372 entrées sur 83 salles.
Un article écrit par Océane Boyadjian.