Rirerboom

Rirerboom, critique du film Riverboom de Claude Baechtold (2024)

Si ce qui est décrit n’est guère propice à la joie, nos partenaires en trouvent continuellement des moyens d’en rire. Le rire naît de diverses alliances ou oppositions.

La voix-off est un socle, les éléments du film en sont un autre (les archives historiques, les photographies de Claude, de Paolo et les enregistrements vidéo). Ce qui lie ces deux entités serait la narration. L’écriture est empreinte de fiction et d’humour.

Le ton humoristique, déjà présent dans les archives, est prolongé par la voix off, qui lie alors l’actuel, le récit autobiographique et le documentaire.

Le titre anglais, Partners, met en avant un lien entre les journalistes. Via le procédé filmique (caméra à la main), on se retrouve assis à la place de Claude, rentrant plus aisément dans leurs échanges et augmentant la réceptivité de leur humour, le public actuel et la place de Claude de l’époque se mélangent au fur et à mesure du film.

En parallèle, la menace permanente des évènements tranche de leurs fous rires continus ; ce rire qui est une façon d’affronter le danger, pas de le fuir, mais de le prendre avec recul et de se donner la force de l’affronter et de poursuivre l’acte de documenter.

Au milieu de ça, on peut se demander : un film qui se passe majoritairement sur le ton de la blague peut-il toucher le spectateur lors de scènes plus dramatiques (le passage de la rivière Boom) ? La réponse est oui ! Le film introduit rapidement l’événement de la mort des parents de Claude. Le dispatche de ce thème offre à Claude l’occasion d’exposer ses doutes. L’humour est une façon d’affronter ces derniers et de dissiper son mal à plusieurs occasions avant l’épisode salvateur de la rivière Boom.

Après ce passage, son rapport à la peur est bouleversé. Quand Paolo et Serge étaient les plus moqueurs face au danger, Claude était le plus terrorisé. Changement drastique lorsqu’ils empruntent le faux (ou vrai ?) point de passage taliban, tandis que Paolo et Serge sont effrayés, Claude rigole, n’a plus peur, il a surpassé ses peurs.

Un article écrit par Aodren Roth

logo bulles