Compte Rendu du Rendez-vous scénario
Hier après-midi s’est tenu l’un des premiers événements organisés par Objectif Censier à l’attention des étudiants participant au festival de court métrage. Elles et ils ont ainsi pu soumettre leur première version de scénario à des professionnels qui ont accepté de tenir le rôle de script doctor, dispensant avec bienveillance quelques retours et conseils.
Comme le souligne Florian Beaume (scénariste et réalisateur), l’un des intervenants, « Tout découle du scénario : le choix des couleurs, de la musique… D’où l’importance de l’étoffer ». En effet, il se dégage essentiellement de ces visioconférences que le scénario doit être l’expression aussi claire et aussi soignée que possible des intentions des auteurs, de sorte que la réalisation sache précisément quel chemin suivre dans son processus de mise en image. Et cela passe aussi par la manière de structurer son texte, de le mettre en page ! Aussi élémentaire soit ce détail, il n’en est pas moins important puisqu’un scénario construit est un scénario compréhensible. C’est la première étape de la fabrication d’un film, celle autour de laquelle tout s’établit ensuite. Aussi, même dans le cas du documentaire, le scénario joue un rôle préparatoire vital pour la réalisation qui suivra : puisque le sujet n’est pas toujours aussi malléable qu’une fiction, plus il y a de directives pensées en amont, plus la réalisation saura quoi capturer et comment. Il faut veiller à avoir la matière nécessaire à l’assemblage final. D’autant que dans le cas du documentaire, Thomas Bornot (réalisateur, documentariste et scénariste) nous rappelle que c’est le montage qui vient donner un sens au film : « Même si ça parle de la réalité, ça se monte comme une fiction ».
Et justement, dans le cas de la fiction, l’importance de la caractérisation des personnages fut beaucoup mise en avant ! Sur un court métrage de 5 minutes, car telle est la durée choisie par le festival, le risque de manquer de temps pour dégager les traits de personnalité est grand. Aussi, Guillaume Collet (scénariste, lecteur de scénario) rappelle qu’il ne faut parfois pas hésiter à grossir des traits de caractère, de sorte à efficacement identifier les intentions du personnage : « La dramaturgie doit dépasser les questions de morale. Le personnage doit vivre des choses. ». L’écriture du scénario ne peut se permettre d’être frileuse. Il faut se risquer à penser son sujet et ses personnages sous différents angles pour en extraire les nuances et la subtilité qui permettra d’étoffer avec justesse son scénario. Et pour autant ce n’est pas là un encouragement à l’usage à outrance de dialogues ! La caractérisation passe aussi par la description du physique, de l’expression corporelle, du style vestimentaire et surtout par des indications de jeu pour les interprètes. « On a tendance à l’oublier mais le dialogue n’est pas obligatoire dans un scénario ! ». Et en ce sens, plus le scénario est précis sur des éléments concrets, comme les indications de décors, de lumière, de son ou de musique, plus l’ambiance se dessinera d’elle-même. « C’est le scénario qui vient installer les ambiances voulues par les auteurs. » nous partage Clément Graminiès (scénariste et lecteur de scénario pour le CNC) lors de son intervention. Dégager des informations soigneusement choisies et hiérarchisées c’est le meilleur moyen d’avoir un scénario lisible et donc plus facile à appréhender lors de la réalisation du court métrage.
Finalement, en plus de remercier nos intervenants pour leur présence et le temps qu’ils ont consacré aux différents groupes, nous les remercions également d’avoir partagé avec enthousiasme leur expertise plus qu’enrichissante qui ne manquera pas d’aider chacune et chacun dans la création de leur court métrage. Et nous retiendrons de cet événement que le scénario est une étape clé dans la création d’un film, et qu’un temps efficacement accordé à celui-ci sera du temps gagné sur la communication des intentions lors du tournage.
Rédigé par Mattéo Feragus