The Neon Demon

The Neon Demon : portrait haut en couleur
du monde de la mode

Laissez-moi vous introduire, une fois de plus, à un film des plus étranges. Aujourd’hui nous traiterons de ce petit bijou d’horreur : The Neon Demon de Nicolas Winding Refn, réalisé en 2016. Le réalisateur du notamment très connu Drive (2011), nous présente à l’écran Jesse, une adolescente de 16 ans, originaire d’une petite ville de Georgie, dont le rêve d’être mannequin s’éveille lors de son arrivée à Los Angeles. Après un premier shooting, la jeune fille est immédiatement repérée dans la sphère de la Beauté où elle se fait rapidement des amies dont Ruby, une maquilleuse. Elle ne le sait pas encore mais sa carrière va dépasser ses espérances : shootings multiples, défilés, auditions, fêtes … Couronnée de succès et au centre de l’admiration, Jesse va alors découvrir la face cachée de ce métier tant convoité : jalousie, addictions, argent, sexualité, solitude et compétitivité fatale. Aspirée dans ce piège, elle en perd le contrôle ce qui la pousse à se perdre dans sa propre identité. Ruby, Gigi et Sarah, des amis mannequins, à priori intriguées par une telle beauté, lui réservent un bien sombre destin pour arriver à leurs propres f(a)i(m)ns (je vous invite à découvrir ce petit jeu de mot cynique en regardant le film) !

Je pense qu’il est important de tout d’abord parler de son réalisateur pour comprendre toute l’œuvre. Nicolas Winding Refn est un réalisateur, scénariste, producteur et acteur danois, fils du monteur Anders Refn et de la photographe Vibeke Winding. Inspiré depuis son plus jeune âge par la photographie, il cherche continuellement à raconter ses histoires par une mise en scène et ambiances s’écartant des conventions traditionnelles de narration cinématographiques. Et cela va passer par l’utilisation de la lumière et des couleurs qui ont une place extrêmement importante dans ses films. Ce que je trouve fascinant, c’est le fait que celui-ci soit daltonien, il ne voit pas le monde de la même manière et c’est aussi ce qui fait que son approche est originale et inédite ! Personnellement, je n’ai jamais vu un film pareil, alliant visuel et symbolisme d’une manière aussi fascinante.

Jesse lors de son premier shooting se retrouve dans une pièce d’un blanc éclatant avec d’autres participantes. Il en est de même pour son shooting photo avec le fameux Jack McCarther qui la recouvre de peinture dorée sur fond noir. Ce blanc montre une certaine pureté de la jeune fille, une légèreté encore innocente et angélique. Le shooting est une transition métaphorique, elle perd en quelque sorte sa virginité pour devenir femme en prenant conscience de son corps.

Avec des jeux de miroirs, le personnage décuple sa personnalité et cette scène du défilé est un point culminant du film, Jesse se découvre elle-même. Elle prend conscience de son pouvoir et de son rôle. Une vraie explosion de couleurs électriques sur fond noir, orné de figures géométriques symétrisant le cadre, et cela accompagné d’une musique électro expérimentale de Julian Winding et Cliff Martinez . Le bleu serait une  référence au mythe de Narcisse et à l’attitude narcissique de Jesse, dans le sens où elle est consciente de la beauté dont elle est dotée. Le rouge représentait le danger, la tentation et le désir. Le film au fur et à mesure se déroule entièrement la nuit ou dans des espaces sombres, peut-être pour montrer cette descente malsaine vers les ténèbres et cet univers démoniaque. Tantôt en slow-motion pour des scènes érotiques et de contemplation, tantôt le réalisateur utilise des stroboscopes pour la scène “The Demon Dance” pour rythmer cette adrénaline et ces pulsions sexuelles, tout cela sous des lumières fluorescentes hypnotisantes.

Malgré peut-être, un scénario un peu complexe laissant certains thèmes peu approfondis, c’est un film à voir, pas forcément à comprendre ! Je retiendrais toujours ce film comme une réelle expérience cinématographique hors du temps plaçant le spectateur dans un état de transe qui lui donnera le vertige.

Rédigé par Lucie Sciortino-Monaco

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