Paris Courts Devant

Bilan du jury étudiant de Paris Courts Devant

En janvier dernier, le festival de courts métrages Paris Courts Devant nous a offert, à Atika, Lisa, Valentin, Pierre et moi-même, l’opportunité de constituer le jury étudiant de leur édition de 2021. Non contents d’avoir retrouver les salles obscures, quand bien même aucun film n’y aura été projeté par respect des règles sanitaires, nous y avons surtout pu découvrir une expérience aussi inédite que particulièrement enrichissante pour chacune et chacun d’entre nous…

Pour sa 15ème édition, Paris Courts Devant, déjà bien installé et bien décidé à se battre pour exister en dépit de la crise qui nous frappe tous, était animé par un profond instinct de survie. Quand nous avons rencontré pour la première fois Nathalie Kouper, la coordinatrice générale de l’événement, le message était clair : le festival doit avoir lieu. La culture doit lutter, le cinéma doit exister, et les créatrices et créateurs doivent être considérés. Force est d’admettre que l’énergie et l’enthousiasme de Nathalie furent communicatifs : très rapidement, la mission du festival devint la nôtre également, et nous ne demandions qu’à embrasser corps et âme notre responsabilité de jury. Accompagnés par notre marraine Sara Verhagen, comédienne, auteure et cinéaste, nous avons ainsi pu découvrir près d’une trentaine de courts métrages, tous d’horizons, de formes et de propos différents. Et si c’est individuellement, chez nous, que nous avons découvert les courts métrages en compétition à cause des conditions sanitaires, il aura été vraiment formidable de pouvoir malgré tout découvrir autant de films en si peu de temps. Mais ce fut aussi déchirant de juger ces mêmes films. Chacune et chacun ayant ses favoris, il fut amusant de voir les affinités de tout le monde, de les échanger, de les défendre et de les faire évoluer à la lumière de nos cinq perceptions. Mais c’est finalement avec l’aide des conseils avisés et bienveillants de notre marraine que nos délibérations ont pu se dérouler sans accroc, jusqu’à atteindre même l’unanimité dans notre choix du film à récompenser !

Au-delà de la découverte du rôle de juré, c’est le festival en lui-même qui nous aura tout autant étonnés. Faute de pouvoir inviter son public à venir découvrir les films, les ateliers et les différentes cérémonies de sa 15ème édition, c’est le festival lui-même qui s’est rendu jusqu’à son public. Déployant toute une équipe technique, de professionnels mais aussi de bénévoles, pour assurer la projection en direct de ses événements, l’organisation du festival a finalement réussi son impossible pari de faire vivre la culture en dépit des nombreuses contraintes qu’elle a rencontrées. Ainsi, pendant toute une semaine, envers et contre tous, des interviews, des masterclass, des projections, des débats ont ainsi pu avoir lieu, au cinéma des 7 Batignolles qui s’est prêté au jeu et a accueilli le festival. C’est grâce à toute cette détermination, portée par le milieu du cinéma lui-même, que nous, étudiants, avons pu avoir la chance de découvrir les coulisses d’un festival. Nous n’étions plus de simples spectateurs, nous étions aussi des acteurs de cette grande machinerie. Et alors même que nous préparons le festival Objectif Censier à notre tour, cet événement a eu d’autant plus de résonance en nous. Paris Courts Devant ne nous aura pas uniquement donné l’opportunité d’exprimer une opinion, il nous aura également transmis l’espoir de pouvoir faire aboutir des manifestations culturelles avec panache et astuce. Vouloir mettre en lumière celles et ceux qui œuvrent pour la survie du 7ème art ne sera jamais vain tant qu’il y aura du monde pour le voir, et c’est ce que Paris Courts Devant aura démontré cette année : il y a toujours un public pour encourager cette survie.

Ainsi, de cette expérience, l’équipe d’Objectif Censier aura retenu qu’oser c’est déjà réussir, que le monde professionnel aussi effrayant soit-il, repose sur les mêmes intentions sincères qui fait carburer notre association, et que les cinéastes et leurs équipes ne renoncent jamais à produire, qu’elles et ils soient étudiants ou pro, et que nous sommes la passerelle entre leurs travaux, et leur public. Au nom du jury étudiant, merci encore à Paris Courts Devant de nous avoir invités à vos côtés, de nous avoir permis de découvrir des films merveilleux, et de nous avoir donné un regard et une voix sur eux.

Rédigé par Mattéo Feragus