Pouvez-vous présenter votre atelier ?
Il s’agit d’un atelier où, chaque année, les étudiants doivent utiliser un des cinq morceaux de musique choisis par mes soins pour l’inclure dans leur film. Je propose une sélection de morceaux de pop, variété, rock, rap, etc. Il ne s’agit pas de les illustrer, mais de les inclure dans le projet. L’idée est de travailler avec des contraintes, ce qui est le principe même de l’activité de cinéaste.
Pouvez-vous nous expliquer les différents choix de musiques que vous proposez cette année à vos étudiants ?
Je m’efforce de donner chaque année des morceaux interprétés en français, car après tout, nous sommes à la Sorbonne Nouvelle. Mais cette année, grande nouveauté : ce sont des instrumentaux. Air, La Femme, Charles Ives… Cela ne rend pas les choses forcément plus faciles.
Pouvez-vous nous présenter les groupes de réalisation et les projets qui se sont formés cette année dans votre groupe ?
Cinq films sont annoncés par les étudiants. Un parcours à la craie, L’Esquisse, Le Syndrome du vestiaire, Poussière, Du haut de mon plancher. Tout le monde travaille sur les films de tout le monde, c’est l’idée.
Quel est votre lien avec Objectif Censier ? Depuis combien de temps accompagnez-vous l’association ?
Je suis arrivé en route, et le cours tout comme les fondements du festival doivent beaucoup à Sylvie Rollet, Matthias Steinle, Louis Daubresse, Christian Bogey et Didier Mocq. J’aime beaucoup animer cet atelier, qui est très stimulant, pour moi comme pour les étudiants. Entre la ligne de départ et la ligne d’arrivée, tout peut arriver, et souvent… tout arrive. C’est une expérience collective assez forte.
Vous êtes vous-même réalisateur, quel est votre relation avec le court métrage ?
Une relation très dense, car j’en ai tourné huit, dont deux ont été sélectionnés à Cannes. Le court métrage est un laboratoire, qui permet d’essayer beaucoup de choses, mais aussi de faire des rencontres. C’est à la fois un exercice très dur (contraintes de temps et de moyens) et en même temps une expérience collective incroyable, qui vous grandit. Cela procure un frisson qu’on ne retrouve pas forcément après, sur des tournages plus lourds. J’aime transmettre ce goût du frisson… ou du vertige !
Quel film “le vertige” vous inspire-t-il ?
La réponse la plus évidente serait Vertigo (1958) d’Alfred Hitchcock, mais je lui préfère Le Narcisse Noir (1947) de ses compatriotes Powell et Pressburger. Des nonnes britanniques enfermées dans un monastère au sommet de l’Himalaya voient arriver un homme. Chaque jour, il faut sonner la cloche installée au bord d’un précipice. Vertige de la croyance, vertige du désir, et donc vertige du cinéma.