Les films-vertige des cinéastes

Les films-vertige des cinéastes

Après “Désordre” en 2020 , le thème du Festival Objectif Censier 2021 est “Vertige”. Il a pour vocation d’être la ligne directrice pour les étudiants.tes de licence 3 de la Sorbonne Nouvelle qui réalisent leurs films. Nous vous proposons 10 listes préparées par des réalisateurs.trices que nous admirons – et qui explorent ce thème dans leur cinéma. L’exercice pour eux est de nous proposer une liste de 10 films-vertiges. Et c’est peu dire que leurs listes nous semblent vertigineuses, tant elle dresse des films d’horizons et de formes différentes. Nous invitons les voyageurs.euses à prendre garde à ces œuvres aux allures singulières. Si l’on admet qu’il faut consommer le cinéma sans modération, sachez qu’il faut aussi être prudent, car, tout comme le domaine insondable de nos rêves, certaines de ces œuvres vous donneront l’impression de vous perdre, comme elles provoqueront d’agréables sensations.

FRANK BEAUVAIS

Il y a ici des vertiges littéraux, métaphoriques, visuels, sonores, poétiques, narratifs, temporels, sensoriels, spirituels, tous éminemment subjectifs. Pêle-mêle donc :

Je t’aime, je t’aime (Alain Resnais, 1968)
L’homme à la caméra (Dziga Vertov, 1929)
★ (Johann Lurf, -)
Im Kampf mit dem Berge 1. Teil: In Sturm und Eis Eine Alpensymphonie in Bildern (À l’assaut de la montagne, partie 1 : Dans la tempête et la glace) (Arnold Fanck, 1921)
Citizen Kane (Orson Welles, 1941)
Thérèse (Alain Cavalier, 1986)
Le Vagabond de Tokyo (Seijun Suzuki, 1966)
Anémic Cinéma (Marcel Duchamp, 1926)
Outer Space (Peter Tscherkassky, 1999)
…ere erera baleibu izik subua aruaren… (José Antonio Sistaga, 1970)
Hopptornet (Alex Danielson et Maximilien van Aertryck, 2016).

En espérant que cela puisse ouvrir des pistes de réflexion et susciter des plaisirs au spectateur.

PATRIC CHIHA

En réinventant le Temps et l’espace, tout beau film me semble vertigineux. Voici une liste de 10 qui me viennent spontanément à la mémoire.

H Story (Nobuhiro Suwa, 2001)
Les Saisons (Artavazd Pelechian, 1975)
Voyage en Italie (Roberto Rossellini, 1954)
Blue (Derek Jarman, 1993)
Julien (Gaël Lépingle, 2010)
Toute une nuit (Chantal Akerman, 1982)
Simone Barbès ou la Vertu (Marie-Claude Treilhou, 1980)
Mein Stern (Valeska Grisebach, 2002)
Sherman’s March (Ross McElwee, 1985)
In the mood for love (Wong Kar Wai, 2000)
Mention spéciale : Vertigo (Alfred Hitchcock, 1955), évidemment ! Je le regarde au moins une fois par an… et il est de plus en plus vertigineux.

YANN GONZALEZ

Vertiges hitchcockiens
Obsession (1976) / Body double (1984) (Brian De Palma)

Vertiges de cinéma
Angoisse (Bigas Luna, 1987)
Démons (Lamberto Bava, 1985)
Ultra pulpe (Bertrand Mandico, 2019)

Vertiges du réel
Céline et Julie vont en bateau (Jacques Rivette, 1974)
Meshes of the afternoon (Maya Deren, 1943)
Malina (Werner Schroeter, 1991)
Lisa et le diable (Mario Bava, 1973)
Le Orme (Luigi Bazzoni, 1975)

BERTRAND MANDICO

Downside Up (Tony Hill, 1984)
Angst (Gerald Kargl, 1983)
Le Narcisse noir (Mickael Powell, 1947)
Le roi et l’oiseau (Paul Grimault, 1952)
La ronde de l’aube (Douglas Sirk, 1987)
Element of Crime (Lars Von Trier, 1984)
Body Double (Brian De Palma, 1984)
Lola Montes (Max Ophuls, 1955)
Les chevaux de feu (Paradjanov, 1965)
La grande extase du sculpteur sur bois Steiner (Werner Herzog, 1974)
Mention spéciale La prisonnière (Henri-Georges Clouzot, 1968)

ELISABETH PERCEVAL & NICOLAS KLOTZ

Le vertige c’est les films un par un mais aussi souvent les uns avec les autres. La manière dont ils nous traversent sur leurs routes, les traces qu’ils laissent en nous.

Le Livre d’Image (Jean-Luc Godard, 2018)
Le Diable Probablement (1977) L’Argent (1983) (Robert Bresson)
Profondo Rosso (1975), Ténèbres (1982), Phenomena (1985) (Dario Argento)
Chroniques d’Anna Magdalena Bach (1968), Amerika rapports de classe(1984) (Jean-Marie Straub et Danièle Huillet).
Le secret de Veronika Voss (Rainer Werner Fassbinder, 1982)
Mullholland Drive (2001) INLAND EMPIRE (2006) (David Lynch)
Salo ou les 120 derniers jours de Sodome (Pier Paolo Pasolini, 1976)
Tom Tom the Piper’s Son (1969) Capitalism Child Labor (2006) (Ken Jacobs)
Mabuse le joueur (1922), Le Testament du Dr Mabuse (1933), Les mille yeux du Dr Mabuse (1960) (Fritz Lang)
Un club d’ouvriers à Sheffield (1965) La mort et le diable (2009) (Peter Nestler)
Vertige post-scriptum : Classical Period (Ten Fendt,2018) Akbar in cineland (Jean-Marie Benard, 1969)

JACQUES PERCONTE

Le volcan interdit (Haroun Tazieff, 1966)
Sombre (Philippe Grandrieux, 1999)
Les Statues Meurent Aussi (Chris Marker, Alain Resnais et Ghislain Cloquet, 1953)
Het oog boven de put (L’œil au-dessus du puits) (Johan van der Keuken, 1988)
Tie Xi Qu (West of the Tracks) (Wang Bing, 2002)
The passing (Bill Viola, 1991)
Dante quartet (Stan Brakhage, 1987)
Gasherbrum (Werner Herzog, 1985)
Sur le fil de Darwin (Jeanne Delasnerie, 2012)
Les rendez-vous du diable (Haroun Tazieff, 1959)

CAROLINE POGGI

Les Contes de la Lune vague après la pluie (Kenji Mizoguchi, 1953)
Donnie Darko (Richard Kelly, 2001)
Que je tombe tout le temps ? (Teddy Williams, 2013)
Crash (David Cronenberg, 1996)
La Cienaga (Lucrecia Martel, 2001)
Théorème (Pier Paolo Pasolini, 1986)
Pola X (Leos Carax, 1999)
Le Diable Probablement (Robert Bresson, 1977)
La Chambre de Vanda (Pedro Costa, 2000)

ELÉONORE WEBER

Melancholia (Lars von trier, 2011)
The world (Jia Zhangke, 2004)
Persona (Ingmar Bergman, 1966)
l’Avventura (Michelangelo Antonioni, 1960)
Gerry (Gus van sant, 2002)
Le Tempestaire (Jean Epstein, 1947)
Une femme sous influence (John Cassavetes, 1974)
2001 l’odyssée de l’espace (Stanley Kubrick, 1968)
Salò ou les 120 Journées de Sodome (Pier Paolo Pasolini, 1975)
Fengming, chronique d’une femme chinoise (Wang Bing, 2007)

FABRICE DU WELZ

Gaslight (Georges Cukor, 1944)
Leave her to heaven (J M Stahl, 1945)
The spiral staircase (Robert Siodmak (1945)
Kiss me deadly (Robert Aldrich (1955)
Le salaire de la peur (HG Clouzot, 1956)
Vertigo (Hitchcock, 1955)
Entre le ciel et la terre (A. Kurosawa, 1963)
Chinatown (Romain Polanski, 1974)
Don’t look now (Nicholas Roeg, 1973)
In the mood for love (Wong Kar Wai, 2000)

ZOE WITTOCK

Midsommar (Ari Aster, 2019)
Suspiria (Dario Argento, 1977)
Take shelter (Jeff nichols, 2011)
Snow therapy (Ruben Östlund, 2014)
Antichrist (Lars Von Trier, 2009)
Interstellar (Christopher Nolan, 2014)
Melancholia (Lars Von Trier, 2011)
The Walk (Robert Zimeckis,2015)
2001 Space Odyssey (Stanley Kubric,1968)
The Matrix (Lana Wachowski et Lilly Wachowski, 1999)

Propos recueillis par Théo Michel